Plaisir et équilibre en 2016

Nous avons parlé du changement il y a quelques jours, maintenant que vous y avez (peut-être) réfléchi, place à l’action pour 2016 !

Je souhaite à mes lecteurs actuels et futurs, une excellente année 2016 avec de la joie, de l’écoute, des projets.

Que la santé vous accompagne tout au long de cette année, que l’équilibre soit au rendez-vous.

Puissiez-vous profiter de la vie et des plaisirs qu’elle offre, puissiez vous aussi surmonter au mieux les épreuves, si celles-ci viennent sur votre route.

Je continuerai à vous proposer quelques articles afin de vous accompagner dans vos réflexions sur la sexualité, le couple, l’accompagnement thérapeutique.

Encore bonne année et à bientôt

« Masexologue »

 

Tableau : Henri Matisse

Le changement

Changer

Passer un cap, s’extraire d’une situation difficile, s’adapter, découvrir, s’éveiller, grandir, …

Autant de mots qui me viennent à l’esprit lorsque je pense au changement.

Ce temps de passage d’une année à l’autre est propice à l’idée de « bilan », de retour sur l’année passée, de souhaits pour l’année à venir. Et parfois la conclusion s’impose : il y a quelque chose à changer.

Peut-on d’ailleurs vivre sans changer, sans s’adapter a minima au monde qui nous entoure, sans réagir aux évènements de la vie ?

Mais on ne change pas si facilement. le confort du connu – parfois très relatif – et l’inconfort de l’inconnu sont des freins puissants.

Prendre conscience de la nécessité de changer, prendre conscience de ces freins, des avantages directs ou secondaires de la situation actuelle, de nos limites puis prendre la décision d’agir pour réaliser ce changement, aussi minime soit-il, et enfin agir, concrètement, sont autant d’étapes à franchir. Et cela peut s’avérer long et difficile.

Nous ne sommes pas enfermés dans des rôles figés. C’est aussi le propre de l’humain. Nous avons la capacité de penser les choses, de les faire bouger, seul ou avec l’aide des autres, la capacité aussi d’accepter ce qui ne pourra être changé, car nous ne pouvons pas tout maîtriser.

Alors bonne introspection en ce 31 décembre si le coeur vous en dit et rendez-vous en 2016 pour une année pleine d’espoir et de réalisations !

 

Deuil

Il s’agit hélas d’un sujet d’actualité. Mais si j’en parle ici, c’est également parce que j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de parler de ce processus de deuil ces derniers temps, pour tout autre chose.

Le deuil peut être celui d’un conjoint décédé ou celui que l’on a perdu de vue, brusquement, suite à une rupture. La situation ne sera pas vécue de la même manière bien entendu mais dans les deux cas il y aura un processus de deuil.

Il y avait un couple, une famille même, et la maladie emporte l’un des deux, sans raison. Cette perte de sens, ce sentiment d’injustice, sont ressentis par celui qui reste. « Pourquoi cela m’arrive-t-il ? »

Le retour à une vie sereine après un tel évènement peut prendre du temps, beaucoup de temps. Il y a la date anniversaire du mariage ou de la rencontre, l’anniversaire du conjoint disparu, l’anniversaire de sa mort, … tous ces temps qui viennent raviver la douleur, la conscience de ce ce manque terrible, impossible à combler.

Lors d’une rupture, il y a également ce travail à faire pour se détacher peu à peu de celui ou celle que l’on a aimé. Selon le vécu du couple, ce peut être un déchirement, nécessitant ensuite un travail de longue haleine. Certains avouent avoir mis des années avant de pouvoir se lier, de nouveau.

Parfois, le manque physique vient s’ajouter à la douleur morale. L’absence du corps de l’autre est intolérable : ses bras, ses gestes, son odeur, le souvenir d’une sexualité vivante, nourrissante … puis tout à coup, plus rien, et personne ne pourra combler ce vide.

Elisabeth Kübler Ross a consacré une grande partie de sa vie à cette question du deuil. La courbe ci-dessous a été largement utilisée, y compris par les coachs et consultants professionnels. Elle permet en effet de visualiser ce processus, de se positionner, et cela aide peut-être à se projeter en se disant qu’une reconstruction sera possible, qu’il faut laisser du temps.

Chacun aura son rythme.

Courbe deuil

Doc réalisé par « masexologue » inspiré des travaux d’E. Kübler Ross

Vaginisme

Le vaginisme fait partie des troubles sexuels majeurs que vivent certaines femmes. Cela constituerait 12% des motifs de la consultation sexologique.

De quoi s’agit-il ? En simplifiant un peu, disons que tout le bas ventre de la femme, ses organes, sont soutenus par des muscles, un faisceau de muscles que l’on nomme le périnée. Or chez certaines femmes, il existe une contraction involontaire de l’un de ces muscles, entraînant la fermeture du vagin et rendant impossible la pénétration.

Cela est à différencier de la douleur que peut ressentir une femme au moment de la pénétration (nommée « dyspareunie »). Toutefois, une douleur systématique est susceptible d’entraîner peu à peu un vaginisme.

Comme toute dysfonction sexuelle, il y a probablement derrière ceci plusieurs causes. Il sera toujours important de voir dans un premier temps s’il n’existe pas un facteur organique (physique). Et cette impossibilité de pénétration, a-t-elle toujours existé ou est-elle consécutive à un évènement, une période spécifique ?

Cela peut être relié à une véritable phobie de la pénétration, parfois nourrie de fausses représentations (ou absence de représentation) du corps féminin. Cultures, éducations rigides, refus de découverte de son corps par honte ou désintérêt, impossible deuil de l’enfance ? Ou encore évènements liés à la vie d’une femme : maternité ou stérilité, etc.

Différentes approches sont possibles pour lever ces peurs, ce mécanisme de défense, en général avec l’aide du partenaire. Compte tenu des éléments évoqués ci-dessus, il sera intéressant d’aborder, selon les cas, un double travail : tout d’abord un travail sur les représentations du corps, l’acceptation de ce creux féminin, la prise de conscience de son adaptabilité au sexe masculin; mais aussi un travail plus physique : travail sur la respiration, la décontraction afin d’apprendre ce nécessaire lâcher-prise.

Et peu à peu, donner à cette femme l’envie d’explorer en douceur cette zone oubliée, défendue …

« Sauvagerie » ?

Voici un article proposé par « Psychologies » sur le thème des mots crus, de la « sauvagerie » selon leur expression :

http://www.psychologies.com/Couple/Sexualite/Pratiques-sexuelles/Articles-et-Dossiers/Sexe-oser-un-peu-de-sauvagerie#xtor=CS2-6-%5B18-08-2015%5D-%5B20:30%5D-%5BSexe-oser-sauvagerie%5D

Certains passages méritent lecture, en particulier l’analyse de Jacques André.

Bonne lecture et à bientôt

L’été … c’est le moment !

Une année de travail vient de s’écouler, peut-être une année sans sexualité, ou si peu … c’est le lot d’un certain nombre de personnes seules et de couples qui, pressés par les contraintes de temps, les activités professionnelles, les loisirs (les leurs, ceux des enfants), n’arrivent plus à trouver ce temps de détente pour eux, pour leur couple.

Alors l’été, c’est le moment de se relâcher, de se retrouver.

Si les revues se nourrissent de ce sujet, ce n’est pas un hasard. L’été apporte le temps nécessaire à la détente, et la nudité des corps sur la plage, la chaleur, sont des éléments favorisant ce « lâcher prise » si difficile à obtenir le reste du temps.

Alors si vous le pouvez, bougez, faites vous plaisir, retrouvez votre corps, retrouvez le plaisir, découvrez ou redécouvrez votre partenaire.

Masexologue vous souhaite un bel été.

A bientôt

Fantasmes

Ce mot regroupe tellement de choses qu’il n’est pas inutile de commencer par une définition. On en trouvera de multiples dans différents ouvrages mais je garderai ceci : « Représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients ». Les fantasmes peuvent en effet être conscients [rêveries diurnes, projets] ou inconscients [rêves, symptômes …]. En psychanalyse, on parle de scénario imaginaire dans lequel le sujet se met en scène. Il vise généralement l’accomplissement d’un désir inconscient.

En matière de sexualité, le fantasme est bien sur un terme souvent utilisé. Il s’agit essentiellement du fantasme conscient, celui qui vient perturber ou pimenter les pensées et les actes. Les fantasmes font parfois peur à leur auteurs : « comment puis-je avoir de telles pensées, me mettre ainsi en scène, ou traiter ainsi, même en pensée, la personne que j’aime ? » Cela peut amener certains patients à consulter, surtout les jeunes qui n’ont pas encore apprivoisé ces images intrusives.

D’autres semblent ne pas en avoir, ou très peu. Peut-être sont-ils enfouis ? En tous cas, ils paraissent totalement inavouables.

Reste la question du passage à l’acte. La définition dit bien « représentation ou scénario imaginaire ». Il peut être tout à fait satisfaisant d’en rester là. Le fantasme joue alors son rôle d’excitant, il peut rester secret, lové dans l’esprit de celui qui le conçoit, être le support d’une excitation, seul ou avec le/la partenaire. Il peut encore être exprimé, partagé, mis en mots. Et enfin, il peut être vécu, mis en oeuvre cette fois-ci, mais il faut dans ce cas avoir la capacité d’assumer cet acte par la suite. Si l’on s’engage seul, on assume seul cette responsabilité. Si l’on s’engage à deux, cela peut devenir plus complexe. Il faut que les deux l’assument. Dialogue et réflexion sur les conséquences du passage à l’acte sont donc nécessaires.

Je ne donnerai pas d’exemples, je vous laisse à votre imagination. Car c’est bien la force du fantasme : il stimule la créativité, contrairement à la pornographie qui impose des images  « toutes faites ». Bien sur, ces fantasmes se nourriront des images vues, de moments vécus, mais aussi de ceux que l’on aurait pu vivre et que l’on imagine. Bonne créativité.

Le massage : l’art du toucher

Si vous recherchez « massage et sexualité » sur la toile » vous aurez un nombre impressionnant de liens à explorer : massage tantrique, massage érotique, les préliminaires, etc.

Le lien entre massage et sexualité est un thème d’étude bien intéressant. Il faudra que je m’y plonge vraiment un jour … Pour l’instant il s’agit juste de noter quelques remarques, en passant.

Le massage est présent dans de nombreuses cultures, il est lié au bien-être, à la sensualité, la sexualité, ou encore à la spiritualité.

En revanche, le toucher n’a pas eu bonne presse dans nos cultures. Longtemps, tout contact était évité en public, en particulier entre personnes de sexe différent. L’accolade fraternelle n’a jamais vraiment posé problème entre hommes par exemple, mais frôler le corps d’une femme, de la part d’un homme, était il n’y a pas si longtemps, d’une grande indécence.

Aujourd’hui, nous gardons une distance. Nous ne laissons pas facilement les autres entrer dans notre sphère. L’amour, le désir font tomber cette défense.

Le domaine médical est particulier car il oblige chacun d’entre nous, lors d’examens, ou d’interventions médicales, de laisser une ou plusieurs personnes inconnues, franchir cette limite.

Alors dans tout ceci, le massage fait exception. A l’origine, il ne s’agit ni d’amour, ni de désir, ni d’une obligation médicale. On autorise simplement le masseur à entrer dans notre sphère pour plus de détente et de bien-être.

Au sein du couple, le massage peut-être le moyen de se redécouvrir en douceur. Il permet au masseur d’entrer en contact avec le corps de l’autre en lui donnant du plaisir, au sens large. Il fait glisser ses mains, engage son propre corps, explore, propose, mesure ses gestes, donne un rythme … Et cela offre au massé la possibilité de ressentir son corps, de repérer les zones réceptives, de percevoir sur sa peau les mains de l’autre, d’apprécier ses gestes, sa chaleur, sa pression, son rythme.

L’un et l’autre entrent ainsi en relation, chacun à sa manière. Dans le massage, il y a une écoute réciproque et chaque rôle (masseur, massé) est intéressant. Nul besoin d’être expert mais pourquoi, un jour, ne pas aller plus loin en se formant ? Il y a une multitude de choix proposés aux débutants qui souhaitent s’ouvrir à cet art.

Le massage me semble donc être une belle source de découverte et d’entente, un moyen de faire naître l’érotisme au sein du couple.

Les 4 phases de Masters et Johnson

Vous avez sans doute déjà entendu parler de ces 4 phases qui constituent ce qu’on appelle la « réponse sexuelle » qu’elle soit masculine ou féminine.

Dans les années 60, Masters et Johnson ont mené des études en laboratoire et fait paraître des ouvrages en matière de sexologie. Cela constituait un grand pas dans la compréhension de la sexualité humaine (sur un plan physiologique).

Les 4 phases décrites par ces deux thérapeutes permettent de « séquencer « cette réponse sexuelle de la manière suivante :

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Je trouve ce schéma intéressant car il intègre la possibilité d’un nouvel orgasme, souvent oublié dans les schémas classiques. C’est certes un schéma plus féminin puisque l’homme quant à lui aura besoin d’un temps de transition plus long alors que la femme peut, potentiellement, enchaîner plusieurs orgasmes successifs.

Voici les grandes lignes, sans entrer dans le détail de tous les phénomènes observables.

La phase d’excitation, courbe ascendante que vous voyez ci-dessus, est déclenchée par le désir. Elle se caractérise par un certain nombre de phénomènes (différents chez l’homme et la femme) : érection, lubrification pour n’en citer que quelques uns. Cette excitation implique une stimulation, psychogène (visuelle, auditive, olfactive ou intrapsychique), ou stimulation directe des zones érogènes (organes génitaux bien sur mais aussi toute zone du corps provoquant une excitation)

Vient ensuite la phase de plateau qui a une « durée variable », impliquant le maintient de l’excitation. On constate là aussi un ensemble de phénomènes. Cette phase de plateau peut être longue chez la femme et parfois se maintenir au delà de l’orgasme d’où la possibilité d’orgasmes multiples. Chez l’homme, cette phase correspond à l’érection permettant la pénétration.

Vient ensuite (si tout va bien, dans le cycle « classique »), le « réflexe orgasmique » résultante de la stimulation des zones érogènes dîtes primaires à savoir le clitoris, le vagin, le gland du pénis. Notez qu’en parlant de réflexe, on considère qu’il n’y a pas de contrôle à ce niveau d’excitation.

Comme vous le savez, un certain nombre de points restent discutés en matière d’orgasme, en particulier féminin.

L’orgasme se manifeste également par un ensemble de phénomènes physiques (contractions, accélération du rythme cardiaque, sans oublier la sensation de plaisir et bien-être.)

Vient enfin la phase de résolution, ou détumescence qui se caractérise par le retour à la normale de tous les phénomènes précédents, avec la phase de latence, ou phase réfractaire, qui constitue une sorte de pause nécessaire avant toute reprise d’excitation. Cette phase est brève et stable pour la femme, tout au long de la vie. Chez l’homme au contraire, cette durée tendra à s’allonger avec l’âge. Ces messieurs auront donc besoin d’un peu plus de temps pour retrouver leur excitation.

Gardez toujours à l’esprit que tout ceci constitue un schéma général, une théorisation qui a permis (et permet encore) de comprendre nos fonctionnements sexuels mais toutes les variantes sont ensuite possibles selon les dispositions physiques et psychologiques de chacun.