En lisant un article dans une revue qu’on ne feuillette que d’un air distrait, je suis finalement tombée sur une idée qui a retenu mon attention.
Le terme de bore-out, plus ou moins en opposition avec le burn-out, fait souvent son apparition dans le domaine professionnel. Il décrit un état d’ennui, de sous activité, qui peut être particulièrement dévastateur.
Or je le voyais là appliqué à la vie privée, dans un article parlant des choix amoureux.
Pas inintéressant … alors je développe à ma façon.
Outre le terme anglo-saxon – qui somme toute n’est pas indispensable – il y a la réalité de l’ennui dans le couple. L’ennui en général bien sur, faute de stimulation, de fantaisie, de « je-ne-sais-quoi » qui compte pour vous, mais aussi l’ennui sexuel.
Cela me renvoie à la petite histoire que vous connaissez peut-être : je l’appelle le « MMS du sexe » : au début c’est « matin, midi et soir », puis cela devient « mardi, mercredi et samedi », puis peu à peu, on vit sa sexualité en « mars, mai et septembre » et cela finit par « mes meilleurs souvenirs ».
La raréfaction des relations peut être corrélée à l’ennui, faute de complicité, de créativité, de découverte. Ne jetons pas la pierre : nous n’avons pas tous les mêmes besoins, les mêmes attentes, la même histoire, et cela peut créer peu à peu un décalage. Un couple ne se réduit pas à la sexualité mais si l’écart se creuse, l’ennui peut provoquer une frustration qui minera peu à peu la relation.
Certains vont se résigner et considérer que globalement, il reste un équilibre satisfaisant dans le couple (système de compensation : tendresse, gentillesse, partage des tâches, partage des dépenses, entre autres). D’autres vont se ronger de l’intérieur (idée du bore-out justement), ou trouver l’épanouissement ailleurs. Tout dépendra des personnalités, de la période de vie, du contexte.
Si l’on arrive à prendre conscience de la situation, faire le point sur soi, ses attentes, ses idéaux, si l’on peut en parler à l’autre, en parler si besoin à d’autres, cela ouvrira peut-être une brèche dans ce cercle vicieux de l’ennui et du silence.