Ce mot regroupe tellement de choses qu’il n’est pas inutile de commencer par une définition. On en trouvera de multiples dans différents ouvrages mais je garderai ceci : « Représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients ». Les fantasmes peuvent en effet être conscients [rêveries diurnes, projets] ou inconscients [rêves, symptômes …]. En psychanalyse, on parle de scénario imaginaire dans lequel le sujet se met en scène. Il vise généralement l’accomplissement d’un désir inconscient.
En matière de sexualité, le fantasme est bien sur un terme souvent utilisé. Il s’agit essentiellement du fantasme conscient, celui qui vient perturber ou pimenter les pensées et les actes. Les fantasmes font parfois peur à leur auteurs : « comment puis-je avoir de telles pensées, me mettre ainsi en scène, ou traiter ainsi, même en pensée, la personne que j’aime ? » Cela peut amener certains patients à consulter, surtout les jeunes qui n’ont pas encore apprivoisé ces images intrusives.
D’autres semblent ne pas en avoir, ou très peu. Peut-être sont-ils enfouis ? En tous cas, ils paraissent totalement inavouables.
Reste la question du passage à l’acte. La définition dit bien « représentation ou scénario imaginaire ». Il peut être tout à fait satisfaisant d’en rester là. Le fantasme joue alors son rôle d’excitant, il peut rester secret, lové dans l’esprit de celui qui le conçoit, être le support d’une excitation, seul ou avec le/la partenaire. Il peut encore être exprimé, partagé, mis en mots. Et enfin, il peut être vécu, mis en oeuvre cette fois-ci, mais il faut dans ce cas avoir la capacité d’assumer cet acte par la suite. Si l’on s’engage seul, on assume seul cette responsabilité. Si l’on s’engage à deux, cela peut devenir plus complexe. Il faut que les deux l’assument. Dialogue et réflexion sur les conséquences du passage à l’acte sont donc nécessaires.
Je ne donnerai pas d’exemples, je vous laisse à votre imagination. Car c’est bien la force du fantasme : il stimule la créativité, contrairement à la pornographie qui impose des images « toutes faites ». Bien sur, ces fantasmes se nourriront des images vues, de moments vécus, mais aussi de ceux que l’on aurait pu vivre et que l’on imagine. Bonne créativité.