Le titre est volontairement provocateur. Mais la question est légitime, même si on ne la pose pas toujours directement, ouvertement …
Comme d’habitude, il ne s’agit pas ici de donner d’avis ferme et définitif, juste quelques éléments de réflexion.
Au tout début bien sur, sexualité rime avec enfant. Si tout va bien, une sexualité (épanouie ou pas d’ailleurs) est censée aboutir à une grossesse avec les limites que l’on connaît. Ce peut être le conte de fées : on fait l’amour, c’est un moment fort, de plaisir, la grossesse est facile, on peut continuer les relations sexuelles, l’enfant naît, tout va bien, on reprend les relations sexuelles assez vite, l’organisation est parfaite, le couple sait ménager ses temps de plaisir … etc.
Si, cela existe ! Mais il y a aussi d’autres vécus …
Si l’enfant ne vient pas malgré un fort désir d’enfant, le couple entre alors dans des démarches de PMA (procréation médicalement assistée), de la plus simple à la plus complexe. (Cela méritera un article à part entière). La sexualité devient souvent difficile dans ce contexte, étant ciblée uniquement sur un objectif de reproduction. Le corps et le psychisme sont mis à l’épreuve.
Concernant la grossesse, je vous renvoie à mon article sur ce thème (sexualité et grossesse).
L’accouchement en lui-même peut être un moment difficilement vécu pour chacun. Tout le monde n’idéalise pas cet instant et l’on sait par exemple que certaines expériences ont fait vaciller le désir ultérieur du compagnon / mari. Les théories sont bien diverses sur ce point : aider à l’accouchement ou rester sagement à la tête du lit pour accueillir l’enfant une fois sorti, voire même rester en dehors de la pièce ? Il est urgent en tous cas de veiller à la sensibilité de chacun. Surtout ne rien imposer !
Et quand l’enfant est là … il y a bien sur l’aspect purement physique. Le corps féminin a été éprouvé. Laisser le temps de reprendre ses marques, de retrouver la tonicité du périnée (la kiné est là pour cela, ne l’oubliez pas !) sont des évidences. Combien de temps ? Impossible de répondre à cela, c’est bien trop subjectif. Rien dans l’absolu, à part complications, n’empêche la reprise des rapports pendant ou après les séances de kiné. C’est bien souvent l’aspect psychologique qui intervient. La femme ne se sent parfois pas prête, pas disposée pour cela. Il faudrait en parler, voir ce que représente cet enfant pour elle, un aboutissement ? J’ai déjà entendu une femme dire « A quoi sert le sexe désormais si l’enfant est là et qu’il n’en est pas prévu d’autre ? »
Et puis le baby blues, les problèmes d’organisation quotidienne, l’aide réelle ou relative du (de la) partenaire, etc. Tout cela, bien sur, peut venir perturber la relations sexuelle telle que le couple a pu la vivre avant.
Mais il y a un certain nombre d’aides médicales ou para médicales, (kine, sage femme, médecin, psychologue, sexologue) qui peuvent accompagner la femme et le couple pour les soutenir.
Par ailleurs, je pense qu’il est important de considérer que ceci est un temps de vie, un autre temps qui compte aussi et qui peut être apprécié à juste titre. Le congé maternité est d’ailleurs prévu pour cela. Ce peut être l’occasion de se retrouver, tout en découvrant cette nouvelle vie avec l’enfant.
Viendra un autre temps, celui permettant de renouer avec sa sexualité, peut-être différemment, voire mieux ? Oui, certaines femmes trouvent un autre plaisir, parfois plus fort. Il n’y a pas de règle, aucune fatalité évidemment.
Et après, veillez à ménager un temps pour votre sexualité. Réfléchissez ensemble à ce qui peut être aménagé (une soirée à 2, puis un WE, etc selon l’âge du ou des enfants) … et des moments en journée lorsqu’ils ne sont pas là, c’est bien aussi …
En tous cas, si vous sentez ce désir d’enfant, n’attendez pas trop … si la sexualité est importante pour vous et votre couple, vous saurez la retrouver n’est-ce pas ?