Le jeu

Le jeu en sexualité, voilà encore un large sujet que je n’aborderai que par le petit bout de la lorgnette ce  jour. Le jeu n’est pas indispensable pour la sexualité, non, on peut s’en passer. Le sexe n’amuse pas tout le monde d’ailleurs …

Alors le jeu serait plutôt à mettre dans la sphère de l’érotisme. Si certains adorent jouer, d’autres n’y pensent pas, tout simplement, ou n’osent pas. Certains diront que le sexe « c’est sérieux », il y a des sentiments, on ne peut pas faire n’importe quoi … Certes, mais cela n’empêche pas d’ouvrir une parenthèse ludique, à deux, et de la refermer ensuite. Le jeu ouvre des portes, permet de prendre des rôles que l’on n’ose pas prendre « dans la vraie vie ».

Certains couples vont assez loin dans ces jeux. La condition ? Que les deux soient d’accord et là les choses sont parfois complexes. Certaines personnes ont des limites, à commencer par le dégoût qui peut reprendre le dessus (tout un sujet là aussi, le dégoût). Il y a également tous les interdits intégrés culturellement, ou ceux que l’on s’est construits. Tout cela est à respecter.

Alors il faudrait pouvoir en parler, tester en douceur, imaginer à deux …

Et quel terrain de jeu dans ce cas !

« Indésirables » : un film sur l’assistance sexuelle

« Indésirables » de Philippe Barassat est sorti hier, mercredi 18 mars, dans les salles françaises. Son thème ? L’assistance sexuelle aux personnes handicapées.

« Aldo (Jeremie Elkaïm), pour payer les études de sa fiancée Lucie (Valentine Catzéflis) et leur appartement, est amené, en partie par son métier d’infirmier, à servir d’assistant sexuel pour des personnes lourdement handicapées. Entre assistanat sexuel (…) et prostitution la marge est subtile. » Nous dit le résumé sur la page internet (cf. ci-dessous le lien pour accéder à cette page).

http://www.indesirables.fr/

En effet, nous sommes ici dans un débat qui dure depuis plusieurs années.

En 2013, le film « The Sessions » avait déjà abordé le sujet. Au même moment, un député de l’Essonne relancera d’ailleurs ce débat, aussitôt clos par un sénateur qui parlera « d’atteinte inacceptable à la dignité humaine ».

Il faut savoir que cette profession est reconnue dans certains pays : Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Italie, Autriche … des formations sont prévues et ces personnes peuvent exercer en toute légalité alors qu’en France, cette activité reste assimilée à de la prostitution.

Le sujet a de quoi diviser : d’un côté, la notion de droit au désir, à la sensualité, et même tout simplement à la tendresse, au contact des corps. De l’autre, la prostitution et son illégalité, pour des raison qui peuvent aussi se justifier : le corps n’est pas censé être l’objet de transactions financières.

Il y a une forme de conflit de droit(s) que l’on n’arrive pas à résoudre en France.

Rappelons en effet la définition de la Santé sexuelle, liée aux Droits de l’homme : « La Santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. » (*)

Mais comme je le disais dans mon article du 10 juillet 2014 sur la Santé sexuelle, jusqu’où va-t-on ? Doit-on mettre de ce fait en oeuvre les moyens d’accorder ce droit à tous les citoyens ? C’est ce que considèrent les nombreuses associations qui militent pour le libre exercice de cette profession d’assistant sexuel, au bénéfice des personnes handicapées.

Voilà pourquoi le sujet est si délicat. Au milieu de ces contradictions, on a l’impression qu’aucune solution ne sera idéale. Alors il reste à réfléchir et éventuellement prendre position selon vos valeurs, vos critères, votre sensibilité.

Je vous laisse à votre réflexion …

* Pour en savoir plus, consulter la Chaire de Santé Sexuelle et Droits Humains de l’UNESCO sur internet

La sexualité pendant la grossesse

A partir du moment où la femme apprend sa grossesse, elle peut être amenée se poser un certain nombre de questions sur sa sexualité. Comment elle et son couple vont-ils vivre les mois qui vont suivre ?

La dimension physique est bien sur très présente. Il y aura des changements corporels, visibles, avec des conséquences directes. Mais c’est aussi l’ensemble des changements psychologiques qu’il convient de prendre en compte. Comment concilier féminité et maternité? Comment se projeter en tant que parent et rester centré sur son désir et sur son couple ?

Chaque couple aura bien sur sa propre spécificité face à cet évènement mais on peut toutefois constater des tendances.

Mac Ganem a quelque peu revisité la théorie de Masters et Jonhson. Ceux-ci parlaient de 3 trimestres : baisse de l’activité sexuelle du couple dans un premier temps, augmentation au 2ème trimestre, puis nouvelle baisse au dernier trimestre de la grossesse.

Marc Ganem nuance un peu les choses en notant que jusqu’à 2 mois 1/2, l’activité sexuelle aurait en effet tendance à baisser. La femme vit un temps d’adaptation, son corps commence à changer, son esprit est occupé par cette nouvelle situation et elle pourrait être encline à se recentrer sur elle-même. On imagine l’enfant, on projette, et parfois on peut aussi avoir peur de « faire du mal » en cette période fragile.

12 à 32 semaine d’aménorrhée … le désir revient, le couple se recentre cette foi-ci sur lui-même, les craintes des 3 premiers mois s’estompent.

Vient le 8ème mois qui toujours selon Marc Ganem, marquerait un tournant : frénésie sexuelle et calme plat peuvent se côtoyer. C’est le moment de découvrir une autre sexualité.

Quant aux derniers mois, il s’agirait d’une période marquante car une forme d’organisation définitive se mettrait en place : recherche de douceur dans la sexualité, difficulté à trouver la position acceptable, perte du lien avec le conjoint dans certains cas du fait d’une position différente, inhabituelle.

Chaque individu arrive avec son niveau d’anxiété, sa perception de la grossesse (plus ou moins bien acceptée et les enjeux qu’il y met. La communication peut s’en trouver fortement perturbée ou au contraire améliorée et cela se traduira de manière très variable sur le plan sexuel.

Là aussi, une création au quotidien …

Journée internationale des droits des femmes 2015

Pas de petit mot ici depuis le 25 février, mais « ma sexologue » ne pouvait pas laisser passer le 8 mars sans écrire quelques mots à l’attention des femmes et de cette journée qui leur est dédiée.

Il reste quelques débats ou grincements : pourquoi une journée des droits des femmes ? Mais ceux qui regardent un peu autour d’eux, qui se préoccupent de cette question, voient combien les inégalités restent flagrantes, sans autres justifications que de vieilles représentations, coutumes, usages, idées reçues (etc.) qui depuis des siècles, avec plus ou moins de violence selon les lieux et les temps, ont enfermé les femmes.

Bien sur, tout va beaucoup mieux pour une bonne part d’entre elles, on pourrait même croire parfois que le « sexe faible » a pris sa revanche. Soit, mais dans certaines parties du monde, quelle misère encore pour ce sexe soit disant faible ! Et chez nous encore, comment expliquer ces inégalités de salaires, ce harcèlement sexuel, ou même ces paroles déplacées que l’on entend si souvent dans certains milieux professionnels ou ailleurs.

Et pourquoi est-ce si lent de faire bouger les lignes ? Vaste sujet bien sur… des résistances chez les hommes et les femmes elles-mêmes car toutes les sociétés se sont construites sur ces représentations, ces règles, ces rôles plus ou moins figés. On reproduit sans cesse, consciemment ou inconsciemment, et tout commence au berceau (et même avant).

Repenser tout cela, comprendre les différences, sortir des généralisations, repenser les relations hommes et femmes dans la société, dans le couple : quel challenge pour chacun d’entre nous.

« C’est en libérant le pouvoir des femmes que nous pourrons garantir l’avenir de chacun, » déclare le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon dans son message à l’occasion de cette journée.

Bonne journée à vous TOUS