Dans un espace ouvert au public, destiné à la recherche d’emploi, un homme vient régulièrement pour profiter des ordinateurs mis à disposition. Mais peu à peu, ses voisins et les collaborateurs travaillant sur ce site, constatent que cet homme ne lit pas les offres d’emploi mais regarde probablement des films érotiques tout en se masturbant. Depuis il n’y a plus d’ordinateurs dans la salle …
Cette histoire (vraie) est un exemple d’intrusion de l’intime dans le cadre professionnel. Elle m’a donné l’idée d’écrire un petit mot sur l’addiction, même si rien ne me permet de dire que cet homme souffre d’addiction. En tous cas, cela m’a renvoyée au film « Shame » présentant particulièrement bien ce thème.
Quelques rappels étymologiques tout d’abord : cela apporte toujours un éclairage.
A l’origine (latine) ad-dicere signifie « dire à » au sens d’attribuer quelqu’un à une autre personne. C’est un terme qui correspondait dans le droit romain ancien puis au Moyen-Âge en Europe, à un arrêt du juge, désignant une « contrainte par corps ». Si un sujet n’était plus capable d’assumer les responsabilités et les dettes contractées à l’égard d’un plaignant, il était mis à disposition de ce dernier : un esclavage en somme.
Employé de façon courante par les Anglo-Saxons (to be addict to signifie « s’adonner à »), le terme d’addiction a surtout été utilisé en France dès 1990 dans le domaine de la psychopathologie.